Convergence Université/Création artistique

La création artistique et la recherche scientifique procèdent d’une démarche similaire.

Les artistes comme les scientifiques, sont des chercheurs-créateurs. Leur travail procède de réflexions lentes, d’observations rigoureuses qu’ils parviennent à confronter, manier, exprimer, en leur donnant du sens, permettant ainsi à un public, fait d’étudiants, de spectateurs, de citoyens, d’observer le monde dans lequel ils vivent avec différents prismes, différents points de vue, différentes clés de compréhension.

Les artistes comme les scientifiques disposent d’organisations leur permettant la réflexion lente, la liberté de recherche, les inventions novatrices, les pratiques émergentes. Le système solidaire de l’intermittence permet ainsi à l’artiste de recevoir une rémunération décente pendant ses périodes de recherche. Pour les chercheurs en revanche, c’est la sécurité d’être fonctionnaires titulaires de l’État.

Les artistes comme les scientifiques se nourrissent des travaux de leurs collègues. Ils ne sauraient créer du sens dans la concurrence, sans démarche collective.

La politique actuelle vise à cloisonner, hiérarchiser la création artistique et la recherche scientifique dans une prétendue politique de l’excellence. La Loi LRU et les réformes actuelles concernant la recherche instaurent une concurrence entre les universités et entre les équipes de recherche. Parallèlement, la création en janvier 2009 d’un Conseil pour la création artistique visant à « recentrer les aides sur l’excellence artistique » veut elle aussi mettre les équipes artistiques en concurrence, et les plier à ce qui est attendu du pouvoir, dans une centralisation élitaire ségrégative.

Dans un système libéral, le marché est censé générer l’émulation nécessaire à la création, et la concurrence entre les individus devrait les amener à aller plus loin pour faire mieux que les autres.

Or ni l’art, ni la création, ni le savoir, ni la connaissance, ni la culture, bref, aucune création de l’esprit ne saurait se plier à la logique du marché.

Car ni l’art ni la connaissance ne sont des marchandises.

Car ni l’art ni la connaissance ne supporteraient le court-termisme propre à l’économie.

Car ni l’art ni la connaissance ne procèdent des seules démarches individualistes.

Parce que l’art et la connaissance ont besoin de liberté pour créer des œuvres de l’esprit capables d’offrir un regard pertinent et utile sur le monde qui nous entoure.

Les acteurs de l’art et de la connaissance ont conscience que leur implication dans la société est indispensable, et que la lutte pour leur indépendance est plus que légitime.

Ce texte est pour le moment co-signé par le SYNAVI Rhône-Alpes, syndicat national des arts vivants, (syndicat d'employeurs, essentiellement compagnies indépendantes de spectacle vivant).

Signature demandée (réponse en attente) à

- collectif lyonnais de professionnels du spectacle pour la convergence des luttes, créé à partir de l'appel des appels (cf Appel en pj)

- cgt spectacle Lyon (signataire de l'appel)

- coordination des professionnels du spectacle de la Loire (intermittents de la Loire, veilleurs sans étiquette mais néanmoins vigilants).